L´ensemble, dont la façade de 207 mètres de long est orientée vers le Mont Abantos, occupe une surface rectangulaire de plus de 33 000 mètres carrés et son plan a la forme d'un gril. La façade principale et son imposante construction reçoit le visiteur et le conduit au Patio de los Reyes, qui doit son nom aux statues des Rois de Juda qui ornent la façade dela Basilique.

Celle-ci est justement un des lieux incontournables de la visite à l'intérieur de l´ensemble architectonique. De structure carrée et couronnée par une coupole inspirée par Saint-Pierre du Vatican,la Basiliquecompte un total de 43 autels et chapelles. À l´intérieur, on remarque notamment les Oratoires Royaux et les Enterrements Royaux, deux groupes de statues agenouillées qui correspondent à la famille de Carlos V et de Felipe II. Sous la chapelle royale dela Basilique, sont situés les Panthéons Royaux; 26 sépulcres en marbre noir qui contiennent les restes des rois dela Maisond'Autriche et des Bourbons, et le Panthéon des Infantes, contenant ceux des reines qui moururent sans descendants couronnés, des princes et des infantes.

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Derrière le presbytère de la Basilique, se trouve le Palacio de los Austrias (Palais des Habsbourg) où se trouvela Salle des Batailles, ornée de fresques représentant de grandes batailles gagnées par la couronne espagnole. Tout près de là, se trouvent aussi les dépendances de Felipe II et l´Infante Isabel Clara Eugenia.

Au sous-sol du Monastère, installé à l'Étage des Voûtes, se trouve le Musée de l'Architecture, où l'on trouve des reproductions des plans utilisés pour sa construction, des outils usés et le coût des travaux ; et aussi la Pinacothèque, avec des œuvres de El Greco, Zurbarán, Ribera, Le Tintoret, Le Titien, Rubens ou Véronèse. La visite ne peut terminer avant d'avoir découvert la Bibliothèque, dont les nobles étagères conservent un exemplaire des Cantigas de Santa María d´Alfonso X El Sabio, quelques œuvres de Sainte Thérèse de Jésus, des manuscrits mozarabes ou encore le Manuscrit Doré, écrit en lettres d´or.

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Malgré l'existence de certains vestiges antérieurs, l´origine du village de San Lorenzo de El Escorial date de la Reconquête au XIème siècle et du repeuplement du plateau au XIIe siècle. Ce petit hameau, qui vivait principalement de l'agriculture et de l´élevage, demeura isolé pendant des siècles. C´est en 1561, lors de l´établissement de la cour à Madrid, que le roi Felipe II achète plusieurs terrains dans la région sur lesquels il fait construire le Monastère de San Lorenzo de El Escorial.

Petit à petit, avec l'arrivée des ouvriers travaillant à la construction du Monastère, ce village isolé se transforme en une véritable agglomération : le commerce et l´artisanat se développent, la population augmente et l'on fait construire une nouvelle mairie, un hôpital et de grandes maisons où loge la noblesse qui a pour habitude de suivre le Roi où qu'il aille. Deux siècles plus tard, Carlos III promulgue l´acte de fondation de la nouvelle localité dont la planification architecturale est confiée à Juan de Esteban et Juan de Villanueva.

Au début du XIXe siècle, la ville entre en déclin lorsquela Famille Royaleabandonne San Lorenzo de El Escorial comme résidence officielle et qu'a lieu l'invasion française de 1808. Au milieu du siècle, la ville retrouve son activité commerciale et culturelle avec la construction du chemin de fer et le désamortissement des biens de la couronne, qui permet à la nouvelle bourgeoisie d´obtenir des terrains pour construire des hôtels et des résidences d´été.

Alfonso XIII transforme la ville en centre névralgique de la zone Ouest de la province. C'est alors que se construisent de grands centres d'enseignement comme l´Université María Cristina, aujourd´hui connue sous le nom de Real Centro Universitario El Escorial María Cristina, rattaché à l´Université Complutense, et les collèges de l´Immaculé Conception et des Carmélites de la Charité. Actuellement, El Escorial est une référence dans l'enseignement universitaire car, depuis 1988, la Complutense y tient les cours de sa prestigieuse Université d´Été auxquels chaque année participent des milliers d´étudiants espagnols et étrangers.

En marge du Monastère, mais indiscutablement liées à lui, les Casas de Oficios et de Infantes, situées entre la façade du Monastère et la rue Floridablanca, méritent le détour, tout comme les Cocheras del Rey, construites pour abriter les chevaux et les coches utilisés par la famille royale pour ses déplacements.

Il faut signaler aussi la Casita del Príncipe, construite par Juan de Villanueva pour le prince des Asturies –futur Carlos IV–, et la Casita del Infante, destinée au frère du futur roi, un petit pavillon de chasse situé en pleine nature, qui fit office de scène pour les concerts de chambre et les réunions de la cour.

La construction du Real Coliseo de Carlos III, un autre monument clé du village, fut confiée par le roi à l'architecte français Jaime Marquet. Aujourd´hui, il s'agit d'un des centres culturels les plus importants de la région.

En nous éloignant un peu de la vieille ville historique, sur le site de La Herrería, se trouve l'Ermitage de la Virgen de Gracia, une petite construction située dans la campagne au milieu des pins, où chaque année a lieu une populaire procession. Près de cet ermitage, est construite dans la roche la Chaise de Felipe II, d'où, dit-on, le monarque supervisait la progression des travaux du Monastère.

Au milieu de la Sierra de Guadarrama et à 8 kilomètres seulement de El Escorial, se trouve l'Abbaye Bénédictine de la Santa Cruz del Valle de Cuelgamuros. Sur une esplanade de 30 600 mètres carrés, s'érige cette colossale construction, composée de l´abbaye et d´autres monuments comme la bibliothèque ou le couvent, une crypte creusée dans la roche et une immense croix de 150 mètres, à laquelle on parvient grâce à un funiculaire caché. L’intérieur de la crypte accueille la tombe de José Antonio Primo de Rivera et, cachées au public, les tombes des 40 000 soldats morts durant la Guerre civile espagnole. Jusqu’en 2019, ce lieu accueillait aussi la tombe de Francisco Franco, dont la dépouille a été exhumée et transférée du Valle de los Caídos au cimetière de Mingorrubio, à El Pardo.

Une grande nouveauté gastronomique est le restaurant Montia, inauguré en 2012, avec sa cuisine d’auteur basée sur des produits du terroir. En matière de gastronomie, la richesse naturelle et l’environnement privilégié donnent lieu à la viande populaire de la Sierra de Guadarrama que de nombreux restaurants utilisent comme ingrédient star de beaucoup de leurs plats.

• En voiture: à 45 minutes parla A-6,la AP-6 etla M-600

• En bus: à 50 minutes au départ du terminus de Moncloa.

• En train : à 60 minutes en train de banlieue depuis la Gare d’Atocha et à 45 minutes depuis la Gare de Madrid - Chamartín - Clara Campoamor. Vous pouvez aussi prendre le Train de Philippe II, qui vous emmène à l'Escorial dans un train d'époque des plus pittoresque. 

En savoir plus : Patrimoine National - Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial